Récit du Maquis de Guerlogoden
Nous sommes le 27 Juillet 1944. C’est le temps des moissons, voici plus de quatre ans que la France est sous le joug de l’armée d’occupation. L’oppression, les arrestations arbitraires, les privations, le rationnement de ‘alimentation, le couvre feu, le contrôle des déplacements, le travail obligatoire, les réquisitions toujours plus contraignantes, ruinent et privent la population des initiatives économiques et sociales.
Depuis deux ans les mouvements de résistance s’organisent. Fin 1943, l’imminence d’un débarquement est dans toutes les conversations, les occupants sont fébriles car ils savent que le déferlement d’une armée de libération s’organise. Depuis Londres, le Général De Gaulle, invite les réseaux de résistance à engager des actions de destruction, de sabotage. De nombreux parachutages clandestins viennent armer et équiper les maquis. Des parachutistes, largués sur le territoire instruisent les résistants pour amplifier leurs actions de guerilla.
Voici presque deux mois les forces alliées ont débarqué en Normandie. Depuis, les allemands contiennent une partie de l’armada dans la poche de Falaise qui vient de craquer libérant une force mécanique sans précedent qui va déferler vers l’ouest et libérer la Bretagne dans quelques jours.
À Kergrist deux maquis d’une cinquantaine d’hommes chacun sont implantés, dont un à Guerlogoden dans les lisières du bois de Quenemeut aux ordres du capitaine Massardier. De nombreuses actions de destruction sont entreprises dont le pont de chemin de fer à Kergouet en St Gérand. Les maquisards sont de plus en plus audacieux et il font prisonnier un soldat allemand qui collectait des oeufs dans une ferme pour l’occupant.
Ce jeudi 27 juillet 1944, les allemands qui recherchent des dépots d’armes, prévenus par une source inconnue, déploient une centaine d’hommes autour de la ferme du Golut, en Neulliac, mais ils se trompent de lieu.
Ils se dirigent alors vers le retranchement du maquis de Guerlogoden. Grâce à Dieu, cette fausse manœuvre trahit l’effet de surprise et évite un massacre, permettant ainsi à la majorité des maquisards qui connaissent bien le terrain, de sortir de la nasse et de s’évaporer.
Selon le témoignage de Jacques BRUHAT dernier survivant du maquis de Guerlogoden qui s’est éteint en 2018, 18 soldats allemands seront tués et cinq résistants tombent sous les balles ennemies : Louis-Marie Cadoret 46 ans et André Le Clainche 22 ans de St Gérand, Antoine Le Mouillour 21 ans de Bubry , Mathurin Guilloux 22 ans de Neulliac, Pierre Bernier 47 ans de Pontivy.
Voici en quelques mots le destin tragique de ces patriotes qui ont donné leur vie pour que vive notre liberté.